Je chasse avec la sarbacane à Bornéo avec les Kélabits.
Avec les Kélabits de Bornéo, on chasse à la sarbacane!

J’ai toujours été fasciné par les peuples isolés. Étant un fervent de la culture authentique, j’ai souvent eu l’impression que plus un village était éloigné des grands centres, plus sa culture était figée dans le temps.

Je me rappellerai toujours de la fascination que j’ai vécue en chassant à la sarbacane chez les Kélabits de l’île de Bornéo et en observant une dame Kalinga effectuer des tatous de manière ancestrale dans le village de Buscalan aux Philippines. J’avais alors l’impression de vivre exactement le même sentiment que les explorateurs tels Christophe Colomb et Jacques Cartier qui découvrent de nouveaux territoires.

S’aventurer vers une tribu ou un coin du monde qui sort des sentiers battus est garant de dépaysement. On est alors souvent chaudement accueilli et on peut y vivre pleinement l’authenticité d’une culture bien vivante (de quoi rassasier le petit côté « Indiana Jones » qu’on peut avoir en nous)!

Dans l’optique de découvrir de nouveaux peuples isolés, j’ai demandé à 18 blogueurs de me présenter leur coup de cœur en la matière. Amoureux de dépaysement et d’anthropologie, voici 18 peuples qui n’attendent qu’à vous accueillir (si vous réussissez à les atteindre)!


Les nomades Changpa au Ladakh (Inde)

Aux confins du Ladakh et à quelques encablures de la frontière chinoise et du Tibet, se trouvent les immenses plateaux d’altitude du Changtang. Là-haut, au-delà des 4 600 mètres, vivent les nomades Changpa.

Après une journée en jeep pour rejoindre le village de Rumtse, je m’élance à pied pour les 10 prochains jours. Objectif du trek : rejoindre le lac Tso Moriri et le village de Korzok situé à son extrémité. Pour cette entreprise, je trek avec une agence indienne. En chemin, les paysages lunaires et les grands espaces infinis alternent avec les hauts cols (5 800 mètres pour le plus élevé). C’est splendide, mais la plus grande des surprises reste pour moi la rencontre avec les nomades Changpa du clan Korzok.

Tous les soirs, le camp était monté à proximité d’un camp de nomades composé de quelques tentes en poils de yak. Quelques familles y vivaient tout au plus. Les femmes et les enfants se chargeant de garder les chèvres dont le poil est si prisé par nos pulls en pashmina tandis que les hommes étaient nombreux à être en montagne avec les troupeaux de yak. En ce début août, on était encore en pleine transhumance et si les nomades montent parfois vivre jusqu’à 5 000 m d’altitude, c’est pour aller chercher les meilleurs pâturages pour leurs bêtes.

Souvent, je me retrouvais le soir dans la tente voisine à partager un thé tibétain avec mes hôtes (parfois l’inverse) ; nous discutions de nos familles, du monde qui change et de la religion. De plus en plus, les Changpa se sédentarisent à Leh car la laine Pashmina ne rapporte plus autant qu’avant et parce qu’ils sentent le besoin de changer de vie, non pas pour eux, mais pour leurs enfants. Au Changtang comme ailleurs dans le monde, le nomadisme se délite petit à petit au profit d’une culture sédentaire qui a tendance à devenir unique. Hélas !

Gregory du blogue I-trekkings

Peuple Changpa avec chèvres au Ladakh

Le peuple Manggarai de Wae Rebo à Florès (Indonésie)

L’île de Flores en Indonésie est un territoire encore sauvage de plages, de rizières, de volcans actifs, de paysages de savane désertique, de forêts, de plantations et surtout de villages traditionnels oubliés du monde moderne. Le village de Wae Rebo, par exemple, est un petit village traditionnel niché au creux des montagnes à 1200 mètres d’altitude totalement coupé du monde,  entouré de plantations de café, de cassava, de taro, de cacao et de vanille. C’est un endroit qui témoigne encore d’une culture ethnique Manggarai très présente à l’Ouest de l’île de Flores. Le village a reçu un prix honorifique en 2012 de la part de l’Unesco pour récompenser la communauté des efforts de préservation de leur héritage culturel. En effet, les villageois ont rénové leurs maisons en chaume et en bambou à la manière traditionnelle, et ont commencé depuis quelques années à inviter des visiteurs étrangers à venir découvrir et partager leur vie brièvement. Lors d’une visite, on peut ainsi aider les femmes dans la collecte et la préparation des graines de café, jouer avec les enfants, assister à des cérémonies traditionnelles et partager quelques sourires malgré la barrière de langue. Notre séjour parmi cette petite communauté indigène nous a particulièrement marqués, et ça reste une des plus belles expériences que nous avons vécues en Indonésie.

Pour le résumé complet de l’aventure à Wae Rebo: séjour au village de Wae Rebo à Flores.

Nadia et Mike du blogue Lovetrotters

Village de Wae Rebo sur Flores en Indonésie

Les Kalashs de la vallée de Bumburet (Pakistan)

Ça n’aura sans doute échappé à personne, le Pakistan est un pays majoritairement musulman. On y trouve bien quelques hindous, mais la plupart ont quitté le pays lors de la partition avec l’Inde en 1947.

Dans ce monde assez monolithique, dans le nord du pays, près de Chitral, le long de la frontière avec l’Afghanistan, on trouve trois villages peuplés de Kalashs. Les Kalashs sont d’apparence plutôt européenne et nombre d’entre eux ont les yeux bleus ou verts clairs. La légende voudrait qu’ils soient des descendants des soldats d’Alexandre le Grand, mais les dernières études semblent montrer que ça ne serait qu’une légende. Ils ne sont plus aujourd’hui que quelques milliers, en faisant une des plus petites communautés religieuses au Pakistan et une culture unique dans cette région du monde. Ils parlent leur propre langue. Les femmes ne se voilent pas et sont reconnaissables de par leur tenue, une robe noire brodée et agrémentée de nombreux colliers ainsi que d’une coiffe décorée avec des coquillages.

En 2000, j’avais logé durant quelques jours dans la vallée de Bumburet. On trouvait alors dans ce village quelques petites auberges pour accueillir les touristes de passage. Un endroit rêvé pour se reposer au cœur des montagnes pakistanaises. Les auberges existent toujours, mais les touristes se font rares. La région est malheureusement devenue peu accessible de nos jours. Impossible d’y aller sans une escorte armée en raison de la grande instabilité qui y règne avec les talibans pakistanais qui ne voient pas d’un très bon œil ce peuple et cette culture (nous sommes ici très proches des zones tribales).

Laurent du blogue One Chaï

Femme avec enfant - Kalash à Bumburet

Les Kazakhs du désert (Kazakhstan)

Dans la pointe sud-ouest du Kazakhstan en Asie centrale, entre les villes de Beyneu et Aktau, c’est le désert.

Pas un désert de dunes comme au Sahara, plutôt du sable tapé dur avec de la végétation clairsemée tellement sèche qu’elle s’effrite entre les doigts.

Sur la route, quelques chameaux à l’horizon, des gros insectes, un horizon infini, et deux ou trois villages ici et là.

Ces quelques maisons en ciment, durcies sous le soleil de plomb et l’air étouffant, sont des planches de salut pour les motivés comme moi qui traversent cette étendue en vélo.

Les villages sont si isolés que les habitants se font livrer leur eau par des camions-citerne, et l’entreposent dans ce qui ressemble à un jacuzzi souterrain, caché sous une trappe à l’extérieur. La nourriture tourne autour du chameau, notamment en buvant leur lait, qu’on fait fermenter jusqu’à obtenir un goût fort et prononcé.

J’ai été accueilli dans une famille d’une de ces petites bourgades sans nom. À bout de ressources, avec la gorge et la tête qui se desséchaient dangereusement, on m’a offert de l’eau et un repas.

Pour avoir plus d’ombre, les maisons ont beaucoup de pièces et tout le clan familial habite sous le même toit. Les repas se prennent assis par terre sur de grands tapis en laine, et sont accompagnés de beaucoup de tasses de thé.

À des centaines de kilomètres de la ville la plus proche, ces quelques instants en compagnie de ces Kazakhs m’ont prouvé une fois de plus que les gens possédant le moins sont le plus souvent ceux qui donnent le plus.

Jonathan du blogue Le bon monde

Famille Kazakhs réunie autour d'une table

Les Aymaras du lac Titicaca (Pérou/Bolivie)

Vous connaissez le lac Titicaca? Imaginez-vous un immense lac situé à plus de 3800 mètres d’altitude dans les Andes centrales, situé à cheval entre le Pérou et la Bolivie. Depuis plusieurs centaines d’années, le peuple Uros y vivait sur des petits bateaux faits de roseaux qu’eux seuls savaient comment confectionner, on dit que les bateaux s’entremêlèrent tranquillement et formèrent finalement des îles flottantes! Comment un peuple normalement habitué de vivre sur la terre ferme décida tranquillement de s’exiler sur le plus haut lac navigable au monde?! Certaines théories indiquent qu’ils auraient été chassés des hauts plateaux andins par d’autres tribus impérialistes. Les Uros vivaient paisiblement de la pêche en suivant tranquillement les bancs de poissons au gré des saisons, je parle à l’imparfait car les Uros ont lentement disparu, et leur fin imminente fut déclarée  dans les années 1950 au profit d’un autre peuple, les Aymara! Deux siècles avant notre ère, le peuple Aymara arriva tranquillement sur les rives du lac Titicaca et repoussa tranquillement leurs compétiteurs, les Uros, sur les rives moins fertiles du lac. Ils vécurent pendant près de 200 ans du commerce et de l’élevage sur les berges du lac, mais que font-ils aujourd’hui? Il y a quelques années j’ai eu le plaisir de prendre un bateau de Puno au Pérou et de me rendre à la rencontre des derniers Aymara, qui vivent maintenant du tourisme sur les îles flottantes de totora (roseaux). Bien que l’endroit soit maintenant prisé par les touristes désireux de venir à la rencontre de ce mystérieux peuple, le déplacement en vaut toutefois la chandelle, des gens vivant sur des îles flottantes faites de roseaux, dans des huttes en roseaux, se déplaçant en bateaux de roseaux moi ça me parle! Et vous?!

Guillaume de Guillaume sans destination

Maisons d'un village Aymara sur le bord de l'eau

Les Kirghizes au bord du lac Kul Ukok (Kirghizistan)

L’été dernier, je suis partie à la rencontre des Kirghizes. J’ai pu passer quelques jours dans un endroit assez isolé, au bord du lac Kul Ukok, où deux familles de bergers y vivent lors de la saison estivale. Ils viennent ici faire paître leurs troupeaux dans ce qu’ils appellent les jailoos (les pâturages d’été). Chevaux, vaches et chèvres sont en totale liberté durant quatre mois de l’année.

J’ai été hébergé chez Enora qui installe son campement près du lac tous les ans au même endroit. Elle y vit avec son mari et ses fils. J’ai été accueillie tel un membre de la famille et j’ai pu vivre le temps de quelques jours le quotidien d’une famille nomade. J’ai assisté notamment à la traite des juments dont le breuvage est la boisson nationale au Kirghizstan : le kumiss. C’est un lait de jument fermenté très apprécié des locaux et adoré aussi par les enfants. Une boisson au gout très particulier (c’est infecte faut le dire), mais la tradition veut que chaque personne qui entre dans une yourte se voit offrir un bol et pas question de passer à travers et refuser ce cadeau !

Pour accéder au lac et à leur campement, une seule solution de possible : emprunter un itinéraire de randonnée proche de Koshkor. Après 8 heures de marche environ, vous arriverez au lac qui est sublime. Vous pourrez alors demander de passer quelques jours sous la yourte et ainsi de partager le quotidien de ces familles nomades.

Linda du blogue L’apprentie voyageuse

Une femme et son fils à la porte d'une yourte au lac Kul Ukok au Kirghizistan

Les Twas de Makanga (Ouganda)

En Ouganda, les Twas sont un peuple marginal qui vivait en forêt, mais qui a été forcé d’en sortir à cause de la déforestation. Aujourd’hui, ils comptent en partie sur la visite des touristes pour les aider à survivre.

Lors d’un passage au lac Bunyonyi, dans la région de Kabale, au sud du pays, on nous propose d’aller voir les pygmées. Il est fort probable que chaque hôtel envoie les touristes à un endroit différent. J’ai pour ma part visité le village de Makanga, près de la frontière avec le Rwanda.

À travers les petits villages où vivent simplement les autres Ougandais, une petite cellule twa d’une soixantaine d’âmes s’est organisée quelque part au milieu d’un champ de fèves. Après avoir traversé le lac en bateau à moteur, il fallait marcher sur une route de terre pendant une heure et demie pour trouver le village. À mon arrivée, les enfants m’ont pris par la main et m’ont guidé vers une petite place centrale.

Une vingtaine de personnes ont alors entrepris une chanson, puis une danse, avant de conclure avec une bénédiction chantée. Ils sont fiers, tissés serrés, et surtout heureux qu’un visiteur leur apporte quelques billets de banque. On ne reste que quelques minutes avec eux et il y a ce risque d’avoir l’impression de visiter un zoo humain. Mais la randonnée, jumelée à l’accueil dans le village, m’apparaît suffisante pour infiltrer un mode de vie sans trop s’imposer. Au final, on nous proposera aussi d’acheter un panier, une poupée ou un bracelet fabriqué par des femmes du village.

Jonathan du blogue Le bourlingueur

Famille Twa de Makanga en Ouganda

Le village de Yarchen Gar au Sichuan (Chine)

Aux confins du Sichuan, une communauté de religieux bouddhistes vit pieusement, totalement isolée dans les hauts plateaux, à l’écart de la civilisation moderne chinoise. Imaginez les drapeaux de prières flottant aux vents, les mantras qui résonnent du monastère, des milliers de nonnes et de moines déambulant tête rasée, dans leurs kesas grenat.

C’est probablement l’un des village-monastères les mieux préservés au monde. Longtemps fermé aux étrangers, il n’est répertorié dans aucun guide ou aucune carte. Nous avons appris l’existence de ce lieu sacré par le bouche à oreille, sur notre route. Fondé dans les années 80 par Achuk Rinpoche (grand maître de la tradition Nyingma), c’est aujourd’hui un symbole fort de résistance face à la domination chinoise et une école très influente. Des lamas de grande renommée enseignent le bouddhisme dans la plus pure des traditions, attirant une grande communauté de disciples. La transmission du dzogchen ou « voie de la grande plénitude », est ainsi assurée par différentes techniques d’éveil, de générations en générations.

Dominé par une statue dorée géante de Padmasambhava, le village n’est qu’un agglomérat de constructions anarchiques en bois, en torchis ou en dur, aux allures de bidonville. Surpopulation notoire, conditions de vie pour le moins minimalistes, ce lieu parait si inhospitalier à nos yeux. Et pourtant, ce serait un vrai paradis pour la méditation, en retraite du monde capitaliste. On regrettera de perturber cette tranquillité préservée…

Comme à Larung Gar, le gouvernement chinois projette de démanteler la zone, d’avis d’expulsion en ordre en démolition. Les habitants vivent désormais dans la peur, acceptant leur sort selon le cycle de la roue de la vie.

Yarchen Gar restera à jamais gravé dans nos mémoires comme un lieu unique, où des personnes font un choix de vie hors du commun, pour vivre dans des conditions « extrêmes », au bout de leurs convictions. Pour combien de temps cet îlot de paix sera-t-il encore épargné?

Laurence et Matthieu du blogue Pendant ce temps

Le village de Yarchen gar dans le Sichuan en Chine

Le peuple du village de La Macarena (Colombie)

Caño Cristales, la rivière arc-en-ciel ou encore la rivière aux cinq couleurs, est un endroit unique au monde. C’est certainement la plus belle rivière d’Amérique du Sud!

Précieusement préservé, le Parc National Caño Cristales se situe dans la municipalité de La Macarena, province de La Meta, au Sud Est de Bogota. Une région difficile d’accès et réputée dangereuse, mais qui devient une destination de plus en plus en vogue tant pour les touristes locaux qu’internationaux.

Les algues endémiques, la Macarenia clavigera, et l’eau cristalline de la rivière, lui donnent de magnifiques colorations: rouge, jaune, vert, noir et bleu. Un véritable plaisir pour tous les sens.

En plus de la beauté époustouflante de la rivière, la bonté et la générosité des gens de la Macarena ont été une découverte particulière lors ma visite à Caño Cristales.

J’y ai passé une semaine chez l’habitant, dans un monde de simplicité et d’amitié profonde. La Macarena est isolée de tout,  pas de routes et très peu de visiteurs.  On s’y sent partout chez soi, et les habitants, vieux comme jeunes, se font un plaisir et un devoir d’accoster l’étranger pour lui proposer de partager un tinto (shot de café colombien), une empanada, une discussion dénotant leur curiosité du monde et surtout des moments de complicité sincère. L’amour que j’ai senti durant mon séjour à La Macarena a fini par changer radicalement ma manière de voyager. La rencontre des locaux dans les endroits les plus isolés est devenue ma passion et a dicté la majorité des choix de mes voyages par la suite.

Houda du blogue Moroccan nomad

Rivière colorée de La Macarena en Colombie

Les habitants du Drakensberg au Lesotho

Lorsqu’on traverse la frontière entre l’Afrique du Sud pour se rendre au Leshoto, on se retrouve dans un univers complètement différent. L’authenticité nous saute en plein visage. La majorité de la population du pays vit encore dans des villages reculés où on peut y vivre comme jadis puisque rien n’a véritablement changé.

Dans la région montagneuse du Drakensburg au commet de la Sanipass, on retrouve de nombreux bergers qui y vivent avec leur troupeau. Si les hommes s’occupent de leurs bêtes, les femmes pour leur part s’adonnent à l’artisanat, à la cuisine (notamment de bière et de pain) et à la plantation de marijuana. Compte tenu de la pauvreté de la région, la culture de marijuana devient un apport financier important pour ce peuple. Bien que ce produit soit illégal, les autorités semblent fermer les yeux sur cette pratique.

Les habitants de l’endroit vivent dans des maisons qui sont disposées en cercle. Cela symbolise la vie pour les habitants du Lesotho. Les murs et le sol sont faits d’excréments de vache séchés. À cette base, on appose un toit de paille retenu par des morceaux de bois. Au centre des habitations, on place un poêle et aucune cheminée n’est présente! La porte doit donc rester ouverte pendant la cuisson des aliments et malgré cela, la maison se replie d’épaisse fumée.

Les bergers sont habillés de manière traditionnelle en arborant fièrement de belles couvertures, souvent de couleur grise foncée à motifs. On constate généralement l’aisance financière à la couleur de la couverture. Celle-ci est généralement plus colorée lorsque les bergers sont plus « fortunés ». Le mode de vie de ces habitants est en toute simplicité. Mon contact avec eux fût ainsi vraiment merveilleux!

Éric de Rien qu’un sac à dos

Habitants du Drakesberg au Lesotho

Une journée avec les Bédouins (Jordanie)

Je pourrais me perdre des jours entiers dans le désert rouge du Wadi Rum alors que les Bédouins s’y repèrent facilement.

Lors d’un arrêt, un guide âgé détruit devant nous les cairns faits par des touristes. « Pour vous, empiler des galets est un passe-temps, mais pour nous, les pierres sont des drapeaux qui nous indiquent notre chemin. Il ne faut pas déranger le désert. », dit-il.

Pour explorer le Wadi Rum, il est préférable d’avoir un guide bédouin pour vous accompagner. Ceux qui vivent de façon traditionnelle nomade se promènent à dos de chameaux, mais vous verrez quelques 4 x 4 de touristes par-ci par-là.

Dans notre jeep, notre guide chante en Arabe en conduisant. Pas plus âgé que 18 ans, il a neuf soeurs et cinq frères; son père a deux femmes. Une famille traditionnelle chez les Bédouins, quoi.

Pour la nuit, on nous offre une tente carrée, lignée noire et blanche à l’extérieur, drapée de tissus colorés à l’intérieur. Heureusement, elle est surélevée pour éviter l’entrée de scorpions.

Après plus de 3 heures de cuisine intense sur le feu et dans le sable, le souper est prêt : poulet, patates, aubergines, tomates, courgettes, riz! Tout est en abondance. Pour accompagner le tout: une salade de tomates et concombres, une sauce au yogourt, et bien sûr, des pains arabes.

La nuit tombée, sans aucune pollution lumineuse, on peut voir des milliers d’étoiles et la voie lactée. Comme la nuit est froide dans le désert, Sayid, le responsable du camp, allume un feu dans la tente commune et sert du thé sucré.

Isolée au milieu du désert, je ne me suis malgré tout jamais sentie aussi bien entourée.

Annie du blogue Annie anywhere

 Campement Wadi Rum en Jordanie

Les veuves du village de Sunderbans (Inde)

Depuis la lecture du roman de Amitav Ghosh,  Le pays des marées, je rêvais de sillonner la « plus grande mangrove du monde » dans le delta du Gange, au sud de Kolkata. Cette région est l’une des plus pauvres de l’Inde, surnommée « le ventre de l’enfer ». La majorité des habitants des Sunderbans sont pêcheurs, apiculteurs, agriculteurs, fermiers ou ramasseurs de bois. Ces méconnues îles fluviales alimentent les fantasmes avec leurs histoires de tigres du Bengale-mangeurs d’hommes, leur déesse locale Bonobibi et leurs mythiques villages de veuves.

Pris d’un élan de témérité, après une journée à emprunter des transports plus pittoresques les uns que les autres, je suis arrivée au port de Gosaba. Sur le ponton, j’observais le va-et-vient de ces grandes pirogues où s’entassaient des centaines d’Indiens sans parvenir à me décider à monter à bord de l’une d’entre elles. C’est alors, qu’une passagère m’a fait signe de la rejoindre. Elle bredouillait anglais. Je lui ai expliqué que je cherchais le village des veuves. Elle en avait entendu parler, mais ne savait pas exactement où il se situait. Comme le bateau allait partir, Rina énergique et pétillante jeune femme, m’a spontanément invitée chez elle : les anciens de son village devraient pouvoir me renseigner sur la situation de ce village…

Être veuve en Inde, et tout particulièrement dans des villages reculés, est une situation très difficile à vivre au quotidien. Considérée responsable de la mort de son époux, une veuve est souvent bannie de la société. Ces femmes étaient émues de savoir qu’une autre femme avait traversé la planète pour aller à leur rencontre. J’étais tellement heureuse de leur dire « non, vous n’êtes pas des damnées oubliées de toutes et tous ».

Céline du blogue Blog 2 voyage

Les villageois d’Alter do Chao (Brésil)

Alter do Chao est un petit village d’Amazonie, difficilement accessible, car un peu isolé. On y arrive en général par le fleuve Amazone en descendant du bateau à Santarem, en plein milieu de l’Amazone. Si vous faites le voyage en bateau de Manaus à Belém, je vous recommande chaudement cette étape à mi-chemin. De Santarem, il y a un peu moins d’une heure en voiture. Ce village est populaire car il y a une île sur le lac Lago Verde avec des plages de sable blanc comme dans les Caraïbes. De plus, les gens sont cools et relax ! Mais voilà, quand j’y étais, c’était encore la période des crues et les belles plages étaient complètement sous les eaux. Bien vérifier la hauteur des eaux avant si vous y allez pour la plage. Mais cela vaut quand même le coup de faire un tour dans la forêt aux alentours et en bateau sur le lac. Vous trouverez sûrement des locaux qui vous emmèneront faire un tour pour pas cher et sans agence, en mode plus local. J’ai été assez fascinée par ce village loin de tout, notamment pour les gens incroyables que j’y ai rencontrés, des personnages hauts en couleur, qui vivent complètement en accord avec la nature.

Pour le résumé complet de cette aventure: Alter do chao, la Jamaïque de l’Amazonie

Emily du blogue Travel and film

Barque dans la jungle de Alter do Chao au Brésil

Les habitants de la réserve écologique de Cotacachi Cayapas (Équateur)

Au nord-ouest d’Ibarra, au cœur de la réserve écologique de Cotacachi Cayapas, dans l’altiplano à plus de 3000 m d’altitude,  se trouve le village isolé de Piñán. Les habitants de ce village vivent de l’élevage de vaches et de la production de fromage sur une hacienda. Il faut 4 heures de route sur une piste pour rejoindre le village très sommaire. Ici, on a l’impression d’avoir fait un saut de quelques siècles en arrière. Si l’électricité est arrivée il y a peu avec la construction d’un refuge de montagne, les habitants vivent dans une grande pauvreté. Les maisons sont en terres battues. Une pièce pour la cuisine (complètement enfumée par le feu de bois) et une autre pour dormir.

Nous avons passé 2 nuits dans le refuge de montagne dans le cadre d’un voyage solidaire organisé. Le but n’était pas humanitaire, mais de séjourner et de faire des activités dans des communautés défavorisées de l’Équateur pour leur donner un revenu supplémentaire. Cette expérience restera l’un des moments les plus marquants de mon voyage.

En effet, leurs conditions de travail sont proches de « l’esclavage ». Leur travail ne leur permet pas d’obtenir un revenu satisfaisant. De plus si les villageois disposent de quelques vaches pour leur usage personnel, ils n’ont pas le droit de les faire brouter à proximité du troupeau des propriétaires, mais doivent les envoyer à plusieurs heures de marche en altitude, dans des zones plus arides. Ils ne peuvent pas quitter Piñán : ils n’ont nulle part ailleurs pour aller (les premières habitations sont à une grosse journée de marche et ils ne disposent d’aucune formation).

L’hébergement des touristes, leur accompagnement et la location de chevaux pour les balades équestres sont la principale source de revenus des villageois. La région est idéale pour réaliser des randonnées à pied ou à cheval. Pour rejoindre ce village, il est recommandé de passer par l’association Pinan Trek.

Mathilde du blogue Voyager en photos

Village de Pinan dans la réserver écologique de Cotacahi Cayapas en Équateur

Les Muongs au nord-ouest du Vietnam

Sortie de route au Vietnam : je quitte Hanoï et ses « incontournables » touristiques pour partir explorer le nord-ouest du Vietnam pendant 3 jours. Trois jours en pleine campagne, après la frénésie d’Hanoï et les croisières organisées de la baie d’Halong, ça fait un bien fou.

Il est 10 h du matin. Nous nous promenons à pied dans le village de Luong Son quand nous passons devant une petite maison en bambou au bord d’un champ. Un jeune homme en sort et nous interpelle. Il veut nous offrir un thé.

Je suis dans la province d’Hoa Binh, berceau de la culture des Muongs, une des 54 ethnies qui vivent au Vietnam. Une province montagneuse traversée par la rivière Da, à seulement 70 km de Hanoï avec des paysages magnifiques. Un endroit à l’écart des grands circuits touristiques du nord du Vietnam (je ne croiserai pas un touriste en 3 jours) habité par un peuple qui a su préserver son identité culturelle.

Nous entrons dans une maison qui ressemble en fait à une petite cabane avec une seule pièce comportant un lit sur pilotis et un coin « cuisine » sur un sol en terre. Mon hôte nous fait de la place et nous nous asseyons sur son lit. Le thé qu’il nous offre est très très amer, mais c’est offert de bon cœur. 😉 Avec l’aide de mon guide qui traduit la conversation, nous discutons. Mon hôte a 22 ans et il vient de rompre avec sa petite amie. Il n’a pas voulu revenir vivre chez ses parents et s’est plutôt installé dans cette cabane qui appartient à sa famille. Il me pose beaucoup de questions, intrigué de ma présence ici.

Nous parlons des relations amoureuses et je lui demande quels sont ses projets pour trouver une nouvelle petite amie. Il m’explique que les jeunes Muongs se retrouvent sur les marchés de la région pour trouver l’âme sœur. Il me raconte qu’il existe dans le nord du Vietnam, à Khau Vai, un marché des amoureux très prisé qui se déroule une fois par an, le 27 mars lunaire. À l’origine, ce marché était celui des anciens amoureux. Un endroit où chaque année des femmes et des hommes mariés venaient passer 2 jours avec leurs anciens amoureux, qu’ils n’avaient pu épouser pour des raisons sociales ou financières. Tout ça avec la bénédiction du conjoint. Aujourd’hui, même si cette tradition perdure, il m’explique que ce marché est surtout devenu le lieu de rencontre des jeunes des ethnies du nord cherchant à se marier, mais aussi des couples lassés d’être ensemble, qui y viennent pour trouver un nouveau mari ou une nouvelle femme. Je suis scotchée. Mais moins que lui quand je lui explique qu’en France, tout ça se passe le plus souvent sur internet…

Aurélie du blogue Le transat volant

Les villageois d’Inçik en Anatolie (Turquie)

Nous avons passé une partie de notre hiver 2016 à vélo sur les routes d’Anatolie. C’est sur ce plateau de Turquie, perché aux alentours de mille mètres d’altitude, que nous nous sommes réfugiés un soir, alors que la neige tombait de plus en plus intensément, dans un petit village dénommé Inçik. Dans cette région isolée, malgré quelques cheminées fumantes, la plupart des habitations sont abandonnées. «Tous partis chercher du travail en ville ou en Europe !» nous a-t-on souvent répété…

Nous sommes allés frapper à la porte d’Hassan et son épouse qui, contrairement à leurs enfants, ont passé leur vie ici. D’abord surpris de voir deux étrangers à vélo sous la neige, ils nous ont très vite permis de nous installer dans la mosquée voisine. Peu après, ils vinrent nous apporter du thé et de la nourriture que nous avons partagé à même le sol dans ce lieu sacré qui, dans ce pays, est ouvert à tous.

Le lendemain matin, à six heures, nous avons été réveillé par l’iman venu prier au moment du premier des cinq ezans de la journée. Il a tout d’abord paru contrarié de nous trouver là, mais après quelques mots échangés, nous avons vite compris qu’il était surtout désolé d’avoir été absent la veille, et que nous ayons dû passer la nuit « dans ces conditions »… Et à peine étions-nous sortis de nos sacs de couchage qu’il nous a emmené chez lui, à quelques pas de la mosquée pour prendre le petit déjeuner en compagnie de son épouse. Les deux heures qui suivirent furent un mélange de turc, d’anglais, de dessins et d’éclats de rire ! Quelques photos avant de se dire au-revoir et nous avons repris la route, le cœur gonflé par cette générosité si naturelle.

Elisabeth et Rémy du blogue Graine de cyclo

Une famille accueillante de Incik en Anatolie en Turquie

La tribu Kanak de Lifou – Iles loyauté (Nouvelle Calédonie)

Lors de notre voyage en Nouvelle-Calédonie, nous avons eu la chance de partager un moment avec une tribu Kanak. Les kanaks sont les autochtones mélanésiens de Nouvelle Calédonie. C’est dans les îles loyautés que nous avons été intégrés par Joseph et Henriette.

Au cours de notre séjour, nous avons découvert les alentours du village avec Joseph. Il nous a demandé de l’aider à déplacer sa vache (!), il nous a présenté les gens du village, il nous a montré l’endroit où les femmes se retrouvent (parce que beaucoup d’activités se font les femmes et les hommes séparés), il nous a montré ses champs et nous a appris à chasser. Pour le repas, nous avons partagé une roussette (chauve-souris que nous avions chassée) accompagnée de riz au lait de coco et des légumes frais du jardin.

Joseph et Henriette nous ont parlé de leur culture, de leurs coutumes et de leurs traditions. C’est hallucinant de voir comment les traditions ne se perdent pas. Rien n’est écrit, tout se transmet oralement de génération en génération. Le mot d’ordre chez les Kanaks, c’est LE RESPECT. Respect d’eux-mêmes, de l’autre et des autres tribus.

Avant de partir, nous avons reçu un manou (paréo) et un chapeau chacun fabriqué avec amour par la maman de Jospeh. Une rencontre faite par hasard et qui a embelli notre séjour…

Lio et Denis du blogue Liontheroad

Case kanak à Lifou îles loyauté en Nouvelle Calédonie

Le village de Puerto Nariño (Colombie)

Imaginez-vous quelque part entre le Brésil et le Pérou, au fin fond de la Colombie.

Vous êtes en plein cœur de la jungle amazonienne. Autour de vous, des cocotiers, des animaux, des arbres étranges et un bras de l’Amazone pour arroser le tout. Bienvenue à Puerto Nariño, village du bout du monde colombien !

Votre programme pour les prochains jours : kayak dans un lagon rempli de dauphins roses, observation d’aigles, de perroquets, de grenouilles venimeuses et pêche aux piranhas (à cuisiner le soir avec les locaux). Et n’oublions pas vos compagnons à poils : une douzaine de petits singes malins et gourmands qui ont pour seul but de venir chaparder dans votre assiette !

Les journées fileront vite à profiter de la vie simple et rafraîchissante de cette petite communauté à part. Ici on pratique le recyclage des déchets, le collège est à ciel ouvert, les jardins sont propres et fleuris, le gazon est tondu et il n’y a ni voitures ni motos !

Préparez-vous à rester plus longtemps que prévu, il se pourrait que vous ayez débarqué au Paradis !

Pour les détails complets de cette aventure, consultez le résumé de notre périple à Puerto Nariño.

Ania et Charles du blogue 100 pied à terre

Lagon de puesto narino en Colombie

En bonus:

Les Tsaatans de Mongolie

Dans le nord de la Mongolie, près du lac Khövsgöl, vivent des tribus nomades qui élèvent des rennes. Les Tsastans, nom qui signifie « le peuple des rennes », doivent se déplacer chaque mois afin que leurs précieuses bêtes aient de quoi se nourrir.

Au cours de mon séjour en Mongolie, j’ai eu le privilège de passer une nuit dans une famille Tsaatan. J’ai ainsi pu goûter au lait de renne, dormir dans une ortz (genre de tipi) et même me balader à dos de renne!

Pour lire l’aventure complète chez les Tsaatans : un séjour parmi les Tsaatans de Mongolie.

Garçon sur le dos d'un renne dans une tribu Tsaatan au Nord de la Mongolie

Les Ladakhis du Zanskar (Inde)

L’Himalaya du côté indien est une de mes régions préférées du monde. Dans les montagnes arides du Ladakh vivent les Ladakhis, peuple tibétain à culture bouddhiste. Dans ces montagnes se trouve une multitude de petits villages tous plus isolés les uns que les autres.

Pour rejoindre certains d’entre eux, il faut parfois marcher plusieurs jours. L’isolement de ces villages a permis aux quelques habitants qui y vivent d’y conserver pleinement leur culture. Au cours de mon séjour au Ladakh, j’ai pu traverser pendant 17 jours la région du Zanskar et ainsi aller à la rencontre des Ladakhis.

Pour lire l’aventure complète chez les Ladakhis: la grande traversée du Zanskar.

Grande traversee du Zanskar - Femmes avec peyrac à Photoksar 4

Les Akhas du Laos

Au nord du Laos vivent les Akhas. Peuple originaire du Yunnan en Chine, ils sont maintenant bien présents en Birmanie, en Thaïlande et au Laos. Ce qui m’a fasciné chez ce peuple, c’est le souci du détail dans les parures que les femmes portent. L’habillement traditionnel se caractérise par une multitude de broderies colorées auxquelles se marient plusieurs pièces métalliques, dont des pièces de monnaie datant de l’ère de l’Indochine.

Pour lire l’aventure complète chez les Akhas : à la rencontre du peuple Akhas au nord du Laos

Jeune femme akha avec son bébé dans la région de Ou tai au Nord du Laos

Et vous qui êtes assis devant votre ordinateur ou votre téléphone à lire cet article, quel peuple isolé vous fascine le plus?

Pour plus d’aventures, consultez mes autres articles!

À la rencontre des peuples isolés: 18 ethnies à visiter à travers le monde